mardi, juin 28, 2005

Et si c'était vrai, Marc Levy




Le premier roman de Marc Levy a fait du bruit ... jusqu'aux Etats Unis même où le célèbre réalisateur S. Spielberg y a acheté les droits d'adaptation cinématographiques. D'abord rebuté par cette overdose de succès à la Dan Brown, j'ai finalement craqué : il m'a fallu moins de 24 heures pour le terminer (une fracture de la clavicvule aidant à disposer de temps libre). Ce succès n'est pas volé et je me sens idiot de l'avoir boudé presque 3 an !

Ce n'est pas l'écriture parfois enfantine de Marc Levy qui fascine, mais la sensation d'euphorie qui vous transporte a chaque page lue. L'histoire est émouvante bien entendu, et votre coeur bat la chamade à chaque rebondissement. Imaginez un film en odoramat, et bien ce livre est écrit en sensations-rama !

L'histoire est surréaliste mais peu importe, ce n'est qu'un vecteur d'un message bien plus profond et vrai : on a tous droit au bonheur, si parfois il suffit de se baisser pour le ramasser, il faut souvent se battre. A ce titre, ce livre est une victoire, la victoire d'Arthur fidèle à son coeur, et de Lauren, celle par qui tout a commencé. C'est une victoire sur la peur, le doute, la méfiance : ce livre se lit a coeur ouvert.

Finalement c'est génial que 250 pages puisse vous transporter et vous marquer a ce point. Je vous garanti que les quelques heures passées a lire l'histoire d'Arthur et Lauren vous toucheront au plus profond et sauront s'imisser dans votre vie pour vous faire réaliser certains moments que vous auriez pu laisser passer.

Ce que je vais vous dire n'est pas facile à entendre, impossible à admettre, mais si vous voulez bien écouter mon histoire, si vous voulez bien me faire confiance, alors peut-être que vous finirez par me croire et c'est très important car vous êtes, sans le savoir, la seule personne au monde avec qui je puisse partager ce secret

jeudi, juin 16, 2005

Le diable s'habille en prada



Premier roman de la New-Yorkaise Lauren Weisenberg, "Devil wears prada" est une réussite.

Nous plongeons dans la vie d'Andrea, assistante personnelle de Myranda Priestley. Quoi ... vous ne la conaissez pas ???? c'est la rédactrice en chef de runaway célèbre magasine de mode, pour lequel 1m80 et 50kg sont les critères de la perfection.

Andrea a fait des études de lettre mais se retouve littéralement être l'esclave d'une Myranda tyranique dont le seul objectif semble être d'humilier et de rabaisser constament toutes ses employées. Si elle tient une année complète, elle pourra accéder à n'importe quel poste de rédactrice au New-York Times : son rêve. C'est le prix a payer.

Deux aspects sont excitants dans ce livre :
Le permier, c'est de découvrir le monde de la mode, et a quel point le ridicule en tapisse le quotidien ! En lisant ce livre, on passe en revue toutes les marques les plus prestigieuses (dont Prada ...). L'omniprésence de l'argent, si elle fait rêver au début, vous dégoute rapidement.

Le second, c'est de la frustration : je ne pensais pas que l'on pouvait être a tel point frustré en lisant un roman. Les brimades et les humiliations auxquelles Andera est soumise, sans pouvoir y répondre, nous sont insuportables : c'est quelque part une belle leçon de self-controle.

Bref, on a parfois l'impression de lire Bret Easton Ellis, mais avec une touche de féminité, et une bonne dose de cruauté en moins. "Le diable s'habille en Prada" est un bon livre, qui se lit rapidement, et duquel on peut tirer des enseignements intéréssants, notamment concernant le respect d'autrui. On apprend aussi a donner se juste dimension à un univers superficiel.

Mon coup de coeur du mois de juin.

jeudi, juin 09, 2005

Ensemble, c'est tout, Anna Gavalda

600 pages de bonheur!!

Un livre qui donne le goût de vivre et plus encore, le goût des autres... C'est une histoire d'amour entre quatre paumés, écorchés par la vie: Camille, une jeune femme déboussolée, Philibert, aristo bègue et féru d'histoire, Franck, le cuistot un peu beauf et Paulette, une mamie trop têtue. Quand ces quatre là se rencontrent, et décident d'habiter ensemble le grand appartement haussmanien de Philibert, ils découvrent enfin le bonheur de n'être plus seuls...



J'entends déjà les critiques inévitables: "oh, c'est nian-nian...", "c'est un bouquin de filles...", "Amélie Poulain en roman..." Mais franchement non! Tout est tellement vrai... On pleure, puis l'on rit à la page suivante... On ne lit pas ce livre, on est dedans, complètement pris par les personnages! Et quand on le referme, on souhaiterait ne l'avoir pas encore lu.

Deux citations pour situer le ton...

"A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul ? "

"Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... "

mardi, juin 07, 2005

Lullaby (berceuse), Chuck Palahniuk



Voila un autre roman de Chuck Palahniuk : le plus abouti, le plus prenant ... peut-être même son meilleur.

Le style ? toujours le même : des personnages excentriques pour héros, d'autres complètements barrés gravitant autour.

L'histoire ? Cette fois, c'est n'est pas *complètement* dingue. Notre héros, reporteur bas de gamme dans un grand quotidien New-Yorkais, ecrit un dossier sur la "Sudden Infant Death", traduisez "mort subite du nourrisson". Le roman devient intéressant lorsque notre journaliste découvre qu'à coté de tous les nourrissons morts, se trouve un livre, ouvert page 27, sur un poème africain. Une berceuse responsable de tant de morts ? Peut être .....

Les personnages marchent par deux chez Chuck, et il ne faut pas longtemps a Carl Streator pour rencontrer Helen Boyles, responsable d'une agence immobilière spécialisée dans les maisons hantées. Helen a tué son mari et son fils 20 ans plus tôt avec la même berceuse.

Rajoutez Mona et Oyster (huître en français …. Coïncidence ?), un coupe de baba-cool végétariens et un peu illuminés : ces deux là incarnent parfois la stupidité, parfois la lucidité mais souvent une alternative à une société envahissante et inhibante.

S'en suit alors une course poursuite à travers tous les états unis pour récupérer les 400 exemplaires du Book of Songs tueur.

Mon avis:
Encore une fois, le style est fluide. Chuck s'attache plus a nous décrire l'état émotionnel et psychologique de ses personnage que la couleur des arbre au bord de la route : ça donne de l'authenticité aux personnages. L'histoire est surréaliste, comme d’habitude, mais Chuck, dans ce roman, parle surtout du libre arbitre et du pouvoir : les comparaisons avec le 1984 d’Orwell sont flagrantes. La réflexion sur le pouvoir et l’aliénation qu’il entraîne : « je me comporte de cette manière parce que je le veux ou parce que les autres le veulent ? »

vendredi, juin 03, 2005

La Tache, Philip Roth

Alors que l'affaire Monica Lewinsky commence à choquer le monde entier, un professeur à la retraite provoque le scandale en entretenant une liaison avec une femme de ménage illettrée qui a la moitié de son âge. Ce même professeur avait du donner sa démission deux ans plus tôt, suite à des accusations de racisme envers certains de ses étudiants. Innocent, mais incapable de se défendre, il nourrit une rage impuissante contre la société puritaine qui l'a relégué au rang de paria. Mais la clé de ses problèmes se trouve au coeur de son secret le mieux gardé...



Philip Roth nous offre une satire drôle et brutale d'une Amérique profonde et conservatrice, qui souffre encore de nombreux maux. Les personnages sont décortiqués sans pitié; on est placé tour à tour dans la peau de chacun pour mieux sonder leur identité profonde. Une belle leçon de tolérance.