samedi, février 11, 2006

La maison du sommeil, Jonathan Coe

Je n'ai pas aimé, j'ai adoré !



Ce livre pourrait être un scénario d'Almodovar tant par les thèmes abordés que par les névroses des personnages mis en scène. Le grand héros, comme le titre le laisse supposer, est le sommeil, sommeil dont les rêves se substituent parfois à la réalité.

Une maison est la scène des événements, d'abord maison d'étudiants, elle devient clinique du sommeil, où les mêmes étudiants se retrouvent. "Si on se donnait rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure" façon Jonathan Coe. Coïncidence biensûr, mais naturelle, car finalement elle ne fait que rapprocher des êtres unis par un rapport maladif au sommeil.

L'univers créé par l'auteur est réellement particulier et intrigant :
- sexualité qui se cherche ;
- dangers de la recherche ;
- troubles du sommeil....

De multiples pistes sont fournies pour deviner la suite de l'histoire, mais on est cependant surpris. La dernière surprise étant une histoire d'amour où toutes les limites sont franchies pour espérer être aimé.

L'auteur m'a laissé un peu sur ma faim. Tout est dit, certes, mais l'univers duquel on s'imprègne petit à petit, auquel on s'accroche, me manquait lorsque j'ai refermé les pages...

Vous allez le dévorer les yeux fermés ;o)

6 commentaires:

Aurélie a dit…

Yeees, je suis contente que ça t'ai plu... Depuis que je l'ai lu je n'arrête pas de recommander ce bouquin, et pourl'instant toutes les personnes qui l'ont lu sont enthousiasmées par l'histoire...

A qui le prochain? ;o)

Martin a dit…

Je confirme, très bon livre. Mais moins bon que "testament a l'anglaise". Jonathan Coe vient de sortir un nouveau bouquin !!

Jass a dit…

Le prochain c'est Julien qui en est au dernier stade. Pour l'instant il adore :)

Julien a dit…

Oui, j'ai adoré... jusqu'au dernier stade. L'histoire est prenante certes, et l'alternance passé/présent donne un déroulement presque naturel au scénario, mais il y a un "mais".

En fait, je reviens sur le "presque", car les coïncidences sont un peu trop nombreuses à mon goût, sans compter le délire psychédélique de l'auteur dans les deux derniers chapitres, qui m'ont passablement agacé.
Allez que tout le monde se retrouve bizarrement au même endroit 13 ans après, que les gens ne se reconnaissent pas (même après une opération), que pile poil l'héroïne tombe sur la fille de son ex compagne, qui pourtant avait quitté la région quelques années avant, que le chef de clinique, déjà sérieusement névrotique durant ses années d'étudiant, tourne carrément au savant fou...

Un bon gros dérapage en couille de mammouth sur la fin en somme.

Mais ça reste bien écrit (traduit plutôt ? j'ai du mal à concevoir l'écriture sous-jacente d'une traduction), et agréable à lire.

Bref, petit bémol pour un scénario de film à suspens raté, où finalement le suspens ne se résume qu'à un raccomodage assez grossier.

J'ai pas lu "Testament à l'anglaise", mais ça ne saurait tarder, histoire d'avoir une idée plus précise de l'auteur.

Aurélie a dit…

Je suis d'accord sur le fait que les coïncidences sont nombreuses mais c'est justement ça qui fait pour moi un bon bouquin.

Je pense qu'un truc réaliste, ça ne pourra faire qu'un livre assez chiant, où jamais rien d'extraordinaire ne va se passer...

Bon après, ce n'est qu'un avis personnel: moi j'adore les coups de théâtre de ce genre où on se rend compte que deux personnages se découvrent souvent un passé commun. (ça doit être mon côté fleur bleue...) :o)

Jass a dit…

Comme Aurélie j'ai bien aimé ce côté surréaliste avec toutes ces coincidences... Dès qu'elles commencent on comprend qu'on va en avoir dans tous les sens, et c'est le cas !
Par contre je trouve que ça a du mal à démarrer : pendant plus de la moitié du livre on n'a quasiment aucune explication, juste de la mise en place... Et après comme dit Julien tout part en sucette un peu vite !
J'aurais préféré que les coincidences démarrent plus tôt dans le livre, aussi pour que l'auteur puisse prendre plus de temps pour les expliquer (plutôt que de donner toutes les clés à la fin, un peu trop vite)

Signé : Notepad