jeudi, décembre 15, 2005

Cul-de-sac, Douglas Kennedy

Nick Hawthorne, la quarantaine, est journaliste pour un obscur quotidien du fin fond des Etats-Unis. Un beau jour, il décide de tout plaquer pour une virée au coeur de l'Australie. Il est attiré par ce gigantesque territoire traversé par une unique route longue de 3000 km qu'on appelle l'outback.

Mais quand il se retrouve marié de force à une autochtone plutôt vindicative et prisonnier de fous furieux dans un bled paumé, l'enfer ne fait que commencer...



Ce que j'ai préféré dans ce roman noir, plus encore que l'originalité de l'histoire, c'est le style décapant de l'auteur, mêlant argot et humour pour nous faire rire des situations les plus oppressantes. En voici quelques exemples:

"Je craque pour une carte périmée dans une librairie de Boston et deux heures après, dans un hôtel à puces et entre deux haut-le-coeur, je décide de tout plaquer et de partir pour le trou du cul de l'Australie. [...] Je demande un visa. Je prends un billet d'avion. Et, trente-six heures plus tard, je débarque à Darwin. Moralité: À trop aimer les cartes, on perd la boussole."


"Dès que je l'ai vu, j'ai su que je ne pourrais pas résister. C'était une vraie pièce de collection: un combi VW des années 70, qui m'a tout de suite rappelé mes années de fac - l'époque où tout adepte de la contre-culture s'Achetait un minibus d'occasion, le bombait en rose indien, et se tirait sur les traces de Kerouac pour communier avec le karma de la Route."


En tout cas, voilà un livre qui se lit super vite et qui risque de vous faire passer l'envie d'aller faire un tour en Australie!

PS: Merci Béré ;o)

lundi, décembre 05, 2005

Et après... Guillaume Musso

Ce blog est là pour les livres qui nous ont marqués. Si ce livre m'a marqué, je ne l'ai pourtant pas adoré. J'ai malheureusement du mal à adhérer aux contes de fée, aux lutins imaginaires ou autres facéties d'auteurs.


Nathan, le héros, est avocat comme seuls les américains savent l'être : riche, divorcé, un jogging le matin et du travail à en oublier de vivre. Américain aussi, parce que, d'origine pauvre et italienne, il a réussi à gravir les échelons de la société à la sueur de son front. Mais un jour, cette vie bien rôdée vouée à la réussite sociale va être bouleversée par une rencontre avec la mort, ou plutôt son Messager.

Ce livre pose, par ce biais, un certain nombres de questions. Que feriez-vous si vous saviez votre mort proche ? Comment peut-on partir "l'âme en paix" ? Comment accepter la mort ? "Et après..." que se passe-t-il ? On n'obtient pas toutes les réponses biensûr mais le seul espoir réside dans l'amour ; telle est l'idée de l'auteur.

Alors biensûr, on pleure de voir la détresse des gens confrontés à une vie qu'il rendent eux-même insupportable, on pleure de voir la détresse de ceux qui souffrent de la mort d'un être aimé... J'exagère un peu, car finalement, je n'ai pas tant pleuré que ça ! Le ton n'est pas vraiment pessimiste malgré les thèmes abordés, car le bonheur n'est jamais inaccessible.

Et voici donc pourquoi je n'ai pas tant adoré : 350 pages avec l'idée de la mort en permanance, avec une dizaine de morts réelles évoquées, avec une théorie un peu illuminée - au sens propre ! - sur le rite du passage et l'Amoooouuur le VRAI qui aide à tout surmonter...

Quoi qu'il en soit, on boit ce triste sirop jusqu'à sa dernière goutte qui ne manque pas de surprendre.

samedi, décembre 03, 2005

Les fourmis, Bernard Werber

Je voulais le lire depuis longtemps et je l'ai enfin fait ! Aucune déception pour le premier volet de la trilogie intitulé "Les fourmis".


Une aventure dont les fourmis sont les héroines : on voit le monde à travers leurs petits yeux et on essaie de comprendre... Pour être plus exacte, l'histoire des fourmis et des hommes s'entremêle.
Dans le monde des hommes, de mystérieuses disparitions dans une cave profonde retiennent l'attention, tout cela sur fond de pensées philosophiques d'un savant passioné de fourmis.
Du côté des fourmis, un prédateur inconnu s'attaque parfois aux fourmis d'une manière complètement inattendue et sans appel. Certaines fourmis sont soupçonnées d'avoir un lien avec ce qui se passe. Trois fourmis courageuses vont s'unir pour connaître la vérité, au mépris de leur vie !

J'ai été passionnée par l'histoire et tenue en haleine du début à la fin. On s'identifie, on s'attache aux héroines fourmis. J'ai adoré découvrir et plonger dans leur univers.
Le seul point négatif est lié à l'invraisemblance de certains détails qui n'apparaissent, cela dit, qu'une fois qu'on a fermé le livre. La suite me laisse plus circonspecte. L'histoire continue, on suit les mêmes personnages et on s'attache à d'autres dans "Le jour des fourmis". Cependant, la théorie de plus en plus affirmée selon laquelle l'expérience des fourmis permettrait de résoudre tous les problèmes des hommes m'a parfois révoltée, particulièrement à la fin du livre...

mercredi, novembre 02, 2005

Oracle Night, Paul Auster

J'ai adoré!

Au fur et à mesure qu'on avance dans le livre, on est de plus en plus captivé. Au début c'est un peu un roman à tiroirs, avec des histoires imbriquées les unes dans les autres, qui font que la fiction se mêle à la réalité à l'intérieur même du roman, nous perdant dans un dédale de personnages. Puis petit à petit, la vérité nous apparaît, et tout s'explique...



Le narrateur, Sidney Orr, est un jeune écrivain qui se remet lentement d'une longue maladie. Pour se remettre à l'écriture, il achète un petit carnet bleu, et comme par magie, se met à le remplir fébrilement de réminiscences et d'élucubrations, si bien qu'à un certain point, on ne sait plus si les actes qu'il nous décrit sont les délires de son imagination ou la réalité qu'il vit. Lui même est extrêmement troublé par les répercussions que semble avoir son histoire sur sa propre vie.

Je n'en dit pas plus pour ne pas tout gâcher... mais franchement, j'ai beaucoup aimé, et en plus, c'est très bien écrit!

vendredi, octobre 21, 2005

Calvin and Hobbes

Bon, alors pour renouveler un peu ce blog dépérissant, je poste ma dernière lecture, la BD de Calvin and Hobbes que j'ai eu pour mon anniversaire!





Avant, je ne connaissait pas trop "Calvin and Hobbes", j'avais dû lire deux ou trois histoires il y a longtemps et j'avais pas trop accroché. Du coup j'ai redécouvert et j'ai vachement plus apprécié. D'ailleurs bien que le personnage principal soit un petit garçon de 6 ans, cette BD se destine plus aux adultes... Ce qui nous fait rire, c'est le décalage entre les réflexions souvent très philosophiques de Calvin et son attitude plutôt puérile. Ainsi, s'il voit d'un oeil très critique l'état du monde actuel avec la pollution... , il est capable de dérouler des trésors d'imagination pour prouver à sa mère qu'il ne peut avaler la purée qu'elle a préparée.

Hobbes, son meilleur ami, est en fait un tigre en peluche que lui seul voit bouger et parler. A eux deux, ils jouent, regardent la télé, explorent le monde et discutent à n'en plus finir, tour à tour subtils et pleins de mauvaise foi.





Comme Calvin est un horrible sale gosse, ses parents se montrent souvent peu compréhensifs avec lui: son père est prêt à lui raconter n'importe quoi dès qu'il ne connaît pas la réponse aux questions qu'on lui pose, et sa mère est blasée par ses bêtises.

Et pourtant Calvin sait se montrer attachant et son énergie débordante est toujours à l'origine d'idées plus tordantes les unes que les autres. Pour vous laissez en juger, voici quelques planches en ligne:

http://www.calvin-und-hobbes.com/chdance.gif
http://www.grenoble.iufm.fr/departe/anglais/Annales/images/sujet11.GIF
http://www.cooperativeindividualism.org/calvin-on-marx-and-religion.jpg

Et si vous voulez en profiter pleinement, je peux même vous prêter mon livre!

PS: merci encore pour ce beau cadeau!

mercredi, août 03, 2005

The Last Family in England, Matt Haig

Voilà un bon bouquin très sympa à lire, même pour ceux qui ne sont pas fans comme moi de nos amis à quatre pattes... :o)

C'est Prince, un jeune labrador noir, qui nous raconte sa vie au quotidien dans la famille Hunter. En digne représentant de sa race, il tente de suivre à la lettre le fameux "pacte des labradors": pour pouvoir gagner la récompense éternelle (une place au paradis des chiens), il doit protéger à tout prix la famille qu'il a en charge, sans jamais recourir à la violence. De plus, céder à tout plaisir uniquement canin tel que les reniflages crados ou les courses effrénées dans la forêt, est fortement déconseillé...



Bien loin d'être niais, le livre est plutôt mélancolique, au fur et à mesure que Prince assiste, impuissant, à l'effondrement de sa famille. L'auteur nous ménage néanmoins quelques franches rigolades qui allègent un peu la gravité de la situation.

mardi, juin 28, 2005

Et si c'était vrai, Marc Levy




Le premier roman de Marc Levy a fait du bruit ... jusqu'aux Etats Unis même où le célèbre réalisateur S. Spielberg y a acheté les droits d'adaptation cinématographiques. D'abord rebuté par cette overdose de succès à la Dan Brown, j'ai finalement craqué : il m'a fallu moins de 24 heures pour le terminer (une fracture de la clavicvule aidant à disposer de temps libre). Ce succès n'est pas volé et je me sens idiot de l'avoir boudé presque 3 an !

Ce n'est pas l'écriture parfois enfantine de Marc Levy qui fascine, mais la sensation d'euphorie qui vous transporte a chaque page lue. L'histoire est émouvante bien entendu, et votre coeur bat la chamade à chaque rebondissement. Imaginez un film en odoramat, et bien ce livre est écrit en sensations-rama !

L'histoire est surréaliste mais peu importe, ce n'est qu'un vecteur d'un message bien plus profond et vrai : on a tous droit au bonheur, si parfois il suffit de se baisser pour le ramasser, il faut souvent se battre. A ce titre, ce livre est une victoire, la victoire d'Arthur fidèle à son coeur, et de Lauren, celle par qui tout a commencé. C'est une victoire sur la peur, le doute, la méfiance : ce livre se lit a coeur ouvert.

Finalement c'est génial que 250 pages puisse vous transporter et vous marquer a ce point. Je vous garanti que les quelques heures passées a lire l'histoire d'Arthur et Lauren vous toucheront au plus profond et sauront s'imisser dans votre vie pour vous faire réaliser certains moments que vous auriez pu laisser passer.

Ce que je vais vous dire n'est pas facile à entendre, impossible à admettre, mais si vous voulez bien écouter mon histoire, si vous voulez bien me faire confiance, alors peut-être que vous finirez par me croire et c'est très important car vous êtes, sans le savoir, la seule personne au monde avec qui je puisse partager ce secret

jeudi, juin 16, 2005

Le diable s'habille en prada



Premier roman de la New-Yorkaise Lauren Weisenberg, "Devil wears prada" est une réussite.

Nous plongeons dans la vie d'Andrea, assistante personnelle de Myranda Priestley. Quoi ... vous ne la conaissez pas ???? c'est la rédactrice en chef de runaway célèbre magasine de mode, pour lequel 1m80 et 50kg sont les critères de la perfection.

Andrea a fait des études de lettre mais se retouve littéralement être l'esclave d'une Myranda tyranique dont le seul objectif semble être d'humilier et de rabaisser constament toutes ses employées. Si elle tient une année complète, elle pourra accéder à n'importe quel poste de rédactrice au New-York Times : son rêve. C'est le prix a payer.

Deux aspects sont excitants dans ce livre :
Le permier, c'est de découvrir le monde de la mode, et a quel point le ridicule en tapisse le quotidien ! En lisant ce livre, on passe en revue toutes les marques les plus prestigieuses (dont Prada ...). L'omniprésence de l'argent, si elle fait rêver au début, vous dégoute rapidement.

Le second, c'est de la frustration : je ne pensais pas que l'on pouvait être a tel point frustré en lisant un roman. Les brimades et les humiliations auxquelles Andera est soumise, sans pouvoir y répondre, nous sont insuportables : c'est quelque part une belle leçon de self-controle.

Bref, on a parfois l'impression de lire Bret Easton Ellis, mais avec une touche de féminité, et une bonne dose de cruauté en moins. "Le diable s'habille en Prada" est un bon livre, qui se lit rapidement, et duquel on peut tirer des enseignements intéréssants, notamment concernant le respect d'autrui. On apprend aussi a donner se juste dimension à un univers superficiel.

Mon coup de coeur du mois de juin.

jeudi, juin 09, 2005

Ensemble, c'est tout, Anna Gavalda

600 pages de bonheur!!

Un livre qui donne le goût de vivre et plus encore, le goût des autres... C'est une histoire d'amour entre quatre paumés, écorchés par la vie: Camille, une jeune femme déboussolée, Philibert, aristo bègue et féru d'histoire, Franck, le cuistot un peu beauf et Paulette, une mamie trop têtue. Quand ces quatre là se rencontrent, et décident d'habiter ensemble le grand appartement haussmanien de Philibert, ils découvrent enfin le bonheur de n'être plus seuls...



J'entends déjà les critiques inévitables: "oh, c'est nian-nian...", "c'est un bouquin de filles...", "Amélie Poulain en roman..." Mais franchement non! Tout est tellement vrai... On pleure, puis l'on rit à la page suivante... On ne lit pas ce livre, on est dedans, complètement pris par les personnages! Et quand on le referme, on souhaiterait ne l'avoir pas encore lu.

Deux citations pour situer le ton...

"A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul ? "

"Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... "

mardi, juin 07, 2005

Lullaby (berceuse), Chuck Palahniuk



Voila un autre roman de Chuck Palahniuk : le plus abouti, le plus prenant ... peut-être même son meilleur.

Le style ? toujours le même : des personnages excentriques pour héros, d'autres complètements barrés gravitant autour.

L'histoire ? Cette fois, c'est n'est pas *complètement* dingue. Notre héros, reporteur bas de gamme dans un grand quotidien New-Yorkais, ecrit un dossier sur la "Sudden Infant Death", traduisez "mort subite du nourrisson". Le roman devient intéressant lorsque notre journaliste découvre qu'à coté de tous les nourrissons morts, se trouve un livre, ouvert page 27, sur un poème africain. Une berceuse responsable de tant de morts ? Peut être .....

Les personnages marchent par deux chez Chuck, et il ne faut pas longtemps a Carl Streator pour rencontrer Helen Boyles, responsable d'une agence immobilière spécialisée dans les maisons hantées. Helen a tué son mari et son fils 20 ans plus tôt avec la même berceuse.

Rajoutez Mona et Oyster (huître en français …. Coïncidence ?), un coupe de baba-cool végétariens et un peu illuminés : ces deux là incarnent parfois la stupidité, parfois la lucidité mais souvent une alternative à une société envahissante et inhibante.

S'en suit alors une course poursuite à travers tous les états unis pour récupérer les 400 exemplaires du Book of Songs tueur.

Mon avis:
Encore une fois, le style est fluide. Chuck s'attache plus a nous décrire l'état émotionnel et psychologique de ses personnage que la couleur des arbre au bord de la route : ça donne de l'authenticité aux personnages. L'histoire est surréaliste, comme d’habitude, mais Chuck, dans ce roman, parle surtout du libre arbitre et du pouvoir : les comparaisons avec le 1984 d’Orwell sont flagrantes. La réflexion sur le pouvoir et l’aliénation qu’il entraîne : « je me comporte de cette manière parce que je le veux ou parce que les autres le veulent ? »

vendredi, juin 03, 2005

La Tache, Philip Roth

Alors que l'affaire Monica Lewinsky commence à choquer le monde entier, un professeur à la retraite provoque le scandale en entretenant une liaison avec une femme de ménage illettrée qui a la moitié de son âge. Ce même professeur avait du donner sa démission deux ans plus tôt, suite à des accusations de racisme envers certains de ses étudiants. Innocent, mais incapable de se défendre, il nourrit une rage impuissante contre la société puritaine qui l'a relégué au rang de paria. Mais la clé de ses problèmes se trouve au coeur de son secret le mieux gardé...



Philip Roth nous offre une satire drôle et brutale d'une Amérique profonde et conservatrice, qui souffre encore de nombreux maux. Les personnages sont décortiqués sans pitié; on est placé tour à tour dans la peau de chacun pour mieux sonder leur identité profonde. Une belle leçon de tolérance.

lundi, mai 23, 2005

The Sleeping Father, Matthew Sharpe

"The Sleeping Father" ou comment passer une année mouvementée avec une vraie famille de freaks... Bernie Schwartz, le père, est en dépression depuis que sa femme l'a quitté il y a six ans, et vit avec ses deux enfants: Chris, 17 ans, qui s'amuse à inventer des aphorismes désabusés pour écran de veille avec son pote Frank Dial, et Cathy, 16 ans, à fond dans sa dernière lubie: le catholicisme et la méditation spirituelle. Leur mère Lisa, vit seule en Californie ou elle collectionne les amants de passage.



Mais un jour Bernie confond son Prozac avec un autre médicament et tombe dans un coma qui a pour effet de bouleverser son entourage. Tour à tout tristes, effrayants et drôles, les événements sont toujours inattendus, et les personnages se comportent indépendamment de tout conformisme...

jeudi, mai 12, 2005

Survivant, Chuck Palahniuk

Entrez dans le monde de Chuck Palahniuk, dans l'univers suffocant de son héros - le terme est en fait mal choisi, mais c'est le premier qui me vient à l'esprit. Imaginez-vous dans la peau de Tender Branson, le seul survivant d'une secte d'handicapés de la société qui ont décidé de vivre comme au 18ème siècle, et qui fait de ses adeptes des esclaves modernes.







Survivant (Chuck Palahniuk)




Comment vivre après un endoctrinement qui a fait de votre existence une corvée ? Comment supporter d'être le seul témoignage vivant de la folie humaine ? Tender Branson n'a pas le choix : il devient le propre architecte de sa destruction ... et reprend le contrôle de sa vie. C'est ainsi que l'on se retrouve à expliquer sa vie à la boite noire d'un Boeing 747 en espérant pouvoir laisser cette trace à l'humanité.

Chuck Palhaniuk décrit une société Américaine avide, cruelle mais surtout sans but, perdue. Les personnages qui gravitent autour de Tender sont pathétiques, malades, mais tellement réels, même pas exagérés : ils nous renvoient sans arrêt à quel point l'existence humaine est pauvre.

Si vous choisissez de lire ce livre, ne vous attendez pas à des histoires d'amour ou à des romances bucoliques. Je suis la conscience de Tender Branson et je suis très malade. Je ne vais pas vous dire que tout va aller bien parce que ce n'est pas vrai. Tout n'ira pas bien. Plus rien n'ira bien a partir de maintenant.

mercredi, mai 11, 2005

Small World, David Lodge

"Un Tout Petit Monde" (titre français) est une amusante satire du monde académique. Avec beaucoup d'humour, David Lodge nous présente une panoplie de professeurs de littérature anglaise, tous plus ridicules les uns que les autres, qui poursuivent leurs ambitions au fil des conférences auxquelles ils assistent aux quatre coins du monde.



Décrocher un meilleur poste en flattant outrageusement un confrère influent, profiter du soleil, de l'hôtel luxueux, et des visites touristiques organisées, se goinfrer aux buffets gratuits, draguer à droite à gauche avec plus ou moins de succès, multiplier les discussions superficielles avec les collègues, ou tenter de promouvoir son dernier livre, voilà les véritables motivations de ces "conference freaks" qui se font un honneur de sécher les trois quarts des présentations. Mais à New York, Tokyo, Paris, Oxford, Jérusalem, Honolulu, Lausanne ou Ankara, ce sont toujours les mêmes personnes qui jouent une comédie un peu vaine en faisant mine de discuter de criticisme ou de structuralisme... un tout petit monde, en quelque sorte.

dimanche, mai 01, 2005

The Oxford Murders, Guillermo Martinez

Je viens de terminer ce roman policier, et j'ai beaucoup aimé...
Ecrit par un mathématicien argentin, le livre nous plonge dans la logique des meurtres en série... L'action se passe à Oxford, et pour ceux qui y sont allés, c'est particulièrement agréable de pouvoir reconnaitre les lieux qui sont décrits: les collèges, University Park, le pub "Eagle and Child"...



Un jeune étudiant d'Amérique du Sud vient passer un an à Oxford pour poursuivre ses études de logique. Mais lorsqu'il rencontre Arthur Seldom, mathématicien renommé, c'est dans le cadre d'une enquête qui leur semble destinée: un assassin opère de manière presque imperceptible... Sauf que les meutres sont annoncés à chaque fois par une carte indiquant le lieu, l'heure et ainsi qu'un symbole mystérieux ... Le seul moyen d'arrêter la série, semble être de prédire le prochain symbole.

En passant par le théorème de Gödel et les théories pythagoriciennes, ils vont tenter de deviner la motivation secrète du tueur.

PS: En français, le bouquin s'appelle "Mathématique du crime".

mercredi, avril 27, 2005

Plateforme, Michel Houellebecq



Plateforme est le dernier roman écrit par Michel Houellebecq : très subversif, et parfois même injurieux envers la religion musulmane, Plateforme a été la source de violentes polémiques et de troubles pour son auteur.

L'histoire
Michel, quadragénaire abonné à Hot Video, travaille au ministère de la culture, il vient de perdre son père et, blasé par la vie sans intéret qu'il mène, décide de partir en Asie pour gouter aux joies du tourisme sexuel.

L'histoire est simple, pas d'intrigues (ou très peu), pas de suspens, peu de rencontres - même si celles-ci sont capitales pour Michel - une vie presque sans intéret en sorte. Le style du roman est à l'image de son histoire : dépouillé, clair, sans âme. Houellebecq nous livre les sentiments de ses personnages avec une placidité déconcertante, sans la moindre pudeur. La joie cotoie fréquemment la tristesse ou l'indifférence :

Mon père est mort il y a un an. Je ne crois pas à cette théorie selon laquelle on devient "réellement adulte" à la mort de ses parents ; on ne devient jamais "réellement adulte".

A mi chemin entre l'étranger de Camus, insensibles aux émotions du monde extérieur et le nihillisme de Sartre qui vous donne parfois la Nausée, Plateforme fait partie de ses romans qui peignent la nature humaine telle qu'elle est, sans resentir le besoin de l'embellir et donc de la travestir. Cependant, une femme va boulverser la vie de Michel : Valérie. L'amour qu'elle lui porte, et le plaisir sexuel qu'elle lui redonne vont lui redonner gout à la vie :

Et si je n'ai pas compris l'amour, à quoi me sert d'avoir compris le reste ?

A travers cette renaissance, Michel devient au fur et à mesure un personnage attachant : il nous démontre à quel point il est facile d'être heureux, mais encore plus facile de rester malheureux.

PS : ne pas lire le début du livre à proximité d'un tabouret et d'une corde.

dimanche, avril 24, 2005

High Fidelity, Nick Hornby





High Fidelity est un excellent livre. Pourquoi ? pour plusieurs raisons.
La première est que ce livre est écrit avec un style très fluide et naturel (malgré que je l'ai lu en anglais, et que cela m'a posé parfois quelques problèmes de compréhension). L'humour y est noir, l'ironie omniprésente, se transformant la plupart du temps en amertume. Mais attention, ce livre n'est pas une complainte !

High fidelity is like listening to a great single. You know it's wonderful from the minute it goes on, and as soon as it's over you want to hear it again because it makes you feel young, and grown-up, and puts a stupid grin on your face all at the same time. If this book was a record, we would be calling it an instant classic. Because that's what it is.


Brievement, ce livre vous embarque dans la vie de Rob (John Cusack a l'écran), de son magasin de musique, mais aussi de ses histoires d'amour.


What are my top five most memorable split-ups ?


De sa première déception amoureuse à l'age de 13 ans, à sa rupture avec Laura, Rob tente de tirer des leçons de ses expériences parfois catastrophiques, et associe à chacun de ces moments, une musique originale !


What are my top five Elvis Costelo songs to split up with a girl ?
What are the top five love songs to kiss a girl for the first time ?


Pour Barry, le meilleur amis de Rob, tout est question de top-five-something , comme si la vie pouvait se résumer à une statistique !

Mais le plus émouvant dans ce livre, c'est pas ce qu'il raconte, mais à quel point il est dans le vrai ! High-Fidelity n'est pas un roman, mais une peinture exacte de sentiments, sensations, émotions que l'on a parfois du mal à accepter ... quand on est assez lucide pour s'en rendre compte. C'est pour ça que ce livre fait sourir, on se dit en lisant certains passages :

- "Mais ce type a raison, ce type a compris, quel idiot j'ai pu être !! ".

L'effet produit est intéréssant ; on ne plonge pas dans la vie de Rob, mais c'est bien lui qui plonge dans la votre, et vient vous debusquer dans vos pensées les plus secrètes.

C'est peut être un effet marketing (ca l'est surement en fait), mais j'ai eut l'impression de coller au personnage, pas dans ses histoires, mais dans la progression de son état de conscience ! comment la naiveté que l'on a tous a 14 ans se transforme en lucidité, puis en amertume ou même en résignation.

Foncez sur ce livre, c'est une véritable leçon de vie.


"Brillant ... a very funny and concise explanation of why men are as we are" Independant on Sunday